Je suis psychologue du travail et des organisations en France, mais quels postes s’ouvrent à moi à l’étranger ? Et au Québec, Canada ?
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Je suis psychologue du travail et des organisations en France, mais quels postes s’ouvrent à moi à l’étranger ? Et au Québec, Canada ?

Psychologue du travail en France, mais quels postes s’ouvrent à toi à l’étranger ? Dans certains pays, tu n'as pas la nécessité d'aller rechercher l'équivalence de ton titre, mais tu pourras exercer sous d’autres appellations : conseiller en développement organisationnel, partenaire d’affaires RH, conseiller en formation, spécialiste en développement des talents… Cet article t’éclaire sur les possibilités réelles, les adaptations nécessaires (CV, vocabulaire, reconnaissance du diplôme) et les stratégies pour transformer ton expertise en véritable tremplin international.

Être psychologue du travail et des organisations, mais quelles opportunités à l'étranger ? 

Quelle que soit l’Université où vous avez effectué vos études, les différents concepts vus et compétences développées ont probablement été appliqués dans le cadre d’une organisation française, que celle-ci soit publique ou privée. Vos connaissances et vos compétences se sont ainsi confrontées à la réalité du monde professionnel dans ce pays : législation sur l’accès à la formation, politiques de santé au travail, organisation des études et des métiers…  

 

Mais qu’en est-il lorsque l’on choisit de continuer sa pratique… dans un pays différent ? 

Est-ce que l’on sera aussi compétents ? Est-ce transférable ? 

Ces doutes sont légitimes et compréhensibles. 

 

Certes, nous possédons une formation solide et des acquis reconnus, mais ceux-ci ont été développés pour un contexte précis… celui du travail français. 

 

Ne tournons pas autour du pot.  

Est-ce que les compétences sont transférables en dehors de son pays d’origine et de pratique ?

  • Oui, complètement.

Est-ce que cela nécessite de l’adaptation ?

  • La réponse est la même. 
     

Voici une liste non exhaustive de points qui, selon moi, méritent d’être réfléchis avant tout changement de pays. J’illustrerai souvent en citant l’exemple du Québec, mais bon nombre de ses conseils peuvent être généralisés à toute la Francophonie, voire plus.

 

1. Est-ce que mon titre de psychologue est reconnu ? 

 

Au Québec, quand un psychologue arrive depuis la France, son titre n’est pas reconnu automatiquement. Je vous laisse consulter les différents articles du site qui abordent ce sujet pour en savoir plus. L’information essentielle à garder en tête : le fait d’être reconnu Psychologue en France n’assure en rien que votre titre vous suive dans votre futur pays. 

 

2. Quel est le lexique/vocabulaire employé autour de mon emploi dans la destination que je vise ? 

 

Si vous cherchez un poste de psychologue du travail, vous risquez de ne pas répondre aux exigences (comme expliqué dans le point précédent), mais aussi de ne pas retrouver des emplois qui vous correspondent, ceux-ci pouvant être répertoriés sous un nom différent.

 

Au Québec, je vous conseille de regarder plutôt les postes de conseiller en développement organisationnel, conseiller en formation, partenaire d’affaires en ressources humaines, etc. Les offres en ressources humaines couvrent des domaines larges recoupant bien des pratiques courantes de Psychologue du travail. Pour vous aider, la classification nationale des professions au Québec est une bonne ressource

 

3. Ai-je les bonnes stratégies pour trouver un emploi là où je m’installe ?

 

Eh oui, si la question peut paraître presque « idiote », elle n’en reste pas moins cruciale. Les codes varient en fonction des pays et votre méthode de recherche en France ne fonctionnera peut-être pas ailleurs.   

Pour le Québec, bon nombre vous diront que beaucoup de possibilités se décantent en se créant un réseau et en créant soi-même ses opportunités. Bien entendu, ce n’est pas une fin en soi mais ne soyez pas surpris que ce puisse être la première recommandation que l’on vous fasse pour trouver du travail.  

Pensez également au format de votre CV.

 

Pour donner quelques éléments à la volée : 

  • Ici, deux pages sont permises.

  • Attention aux termes utilisés (ex : pensez à indiquer « maitrise » plutôt que « master ». Si vous avez travaillé sur le DUERP, regardez quel serait l’équivalent ici, etc.).

  • Pas de photo, ni d’éléments personnels non nécessaire pour l’emploi !

  • Ne négligez pas les expériences de bénévolat : elles sont fortement valorisées et reconnues.

 

Faire preuve d’humilité.

Simple à dire mais pas forcément à appliquer, quand on a appris à évoluer dans un cadre spécifique. Les règles du travail, les obligations légales, etc… tout cela peut changer. Soyez donc prêts à apprendre à nouveau des choses qui vous semblaient pourtant complètement acquises. 

Et s’il est possible que vous trouviez ça étrange, voire contreproductif, prenez un pas de recul.

Pourquoi ces règles sont ainsi ?

Est-ce qu’il est possible pour moi de contribuer à leur évolution, sous tenté qu’une évolution soit nécessaire ?

Profitez de votre expérience non pas pour dénigrer votre pays d’accueil mais plutôt pour apporter une vision différente et complémentaire. 

Il se peut également que vous ne retrouviez pas immédiatement le statut que vous aviez en France (Cadre, Chef d’équipe...), notamment dû à votre manque d’expérience sur le territoire. 

Je ne vous conseille pas de baisser vos exigences, mais soyez prêts à accepter de repartir d’un peu plus loin pour obtenir un premier poste. Selon moi, pas d’inquiétude : cela pourrait aller assez vite et les possibilités d’évolution ne manquent pas.

 

Apprenez, apprenez, apprenez 

Cela va avec le point précédent. Beaucoup de choses vont changer : vos outils de références, la structure organisationnelle, les droits, la présence des ordres professionnels…

Soyez curieux et dans une posture apprenante, notre métier exige une compréhension des organisations, de leur structure et de l’environnement professionnel. Un gros travail sur vous-même consistera probablement à adapter votre pratique pour correspondre aux codes locaux. 

 

Est-ce que je pourrais faire le même travail… en anglais ? 

Alors oui, pour le Québec, bon nombre font ce choix pour ne pas se heurter à la barrière de la langue, ce qui est compréhensible. Néanmoins, si cela ne devrait poser aucun souci dans le secteur public, bien nombreuses sont les entreprises du secteur privé qui demandent une capacité d’expression en anglais à l’oral et l’écrit.

La raison est simple : le Canada est un pays majoritairement anglophone et l’utilisation des deux langues est courante. Si vous êtes uniquement intéressé par le secteur privé, ayez cette donnée en tête. 

 

Échangez, discutez avec les personnes ayant vécu ce que vous cherchez à vivre. 

On en revient au réseau.

Les personnes sur place auront leur propre point de vue que l’on ne pourra pas généraliser, certes (tout comme cet article), mais ils vous communiqueront des informations précieuses sur comment aborder votre venue et réduire au maximum le stress associé à la situation (déménager loin de chez soi, chercher un emploi à l’étranger… ce n’est pas une pression à prendre à la légère !).

Pour cela, Linkedin est très pratique certes, mais je vous invite à écouter notre podcast Carrière et Expatriation pour en avoir un aperçu encore plus parlant ! 

 

Conclusion

Pour rappel, ces points sont non exhaustifs. J’aurais l’occasion d’apporter des précisions sur bon nombre d’entre eux par le biais des podcasts ou d’autres articles. La meilleure solution, pour un suivi de qualité et personnalisé étant de nous contacter directement pour être accompagné dans vos démarches.  

Dans tous les cas, ces points de vigilance ne doivent en rien entraver votre envie d’exercer notre profession dans un autre pays, bien au contraire !

Que ce soit temporaire ou définitif, travailler dans un nouveau pays apporte une richesse personnelle et professionnelle inestimable !

Mais cela, on en parlera peut-être dans un autre article… 

 

Cet article est écrit par Romain YEVUH

Ambassadeur de Change To International et actuellement expatrié à Montréal, Canada 🇨🇦