Faut-il un ordre professionnel pour les psychologues ? Une question (toujours) d’actualité
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Faut-il un ordre professionnel pour les psychologues ? Une question (toujours) d’actualité

Cet article explore les avantages souvent négligés d’un ordre professionnel pour les psychologues, en prenant l’exemple du Québec, où certaines pratiques comme l’évaluation des troubles neuropsychologiques sont des actes réservés. Il invite à réfléchir sur la régulation de la profession en France.

 

Faut-il un ordre professionnel pour les psychologues français ? Une question (toujours) d’actualité

 

En France, le titre de psychologue est protégé par la loi. Pourtant, aucun ordre professionnel ne vient encadrer la pratique, ni assurer une régulation claire des actes.

Pour beaucoup, cela semble secondaire. Après tout, le diplôme est reconnu, et les professionnels sont formés.
Mais il existe un avantage majeur à disposer d’un ordre professionnel – et il est souvent sous-estimé.

 

L’exemple québécois : un cadre structurant

Prenons le Québec.
Loin de prétendre que le système y est parfait, il offre tout de même un exemple concret de ce que permet un ordre professionnel.

L’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) ne se limite pas à vérifier les diplômes : il encadre des pratiques précises et garantit la compétence des professionnels. Certaines interventions sont même réservées par la loi, c’est-à-dire que seuls certains professionnels y ont accès légalement.

 

Un exemple concret : l’évaluation des troubles neuropsychologiques

Depuis 2012, l’évaluation des troubles cognitifs d’origine cérébrale est un acte réservé au Québec.
Concrètement, seuls :

  • les psychologues titulaires de l’attestation en neuropsychologie, et

  • les médecins
    sont autorisés à poser ce type d’évaluation.

Pourquoi ? Parce que ces évaluations peuvent avoir des conséquences majeures : décisions scolaires, accès à des services, diagnostics médicaux, interventions juridiques, etc.

 

Les bénéfices d’un acte réservé :

  • Assurer que les évaluations soient fiables, rigoureuses et fondées sur des standards cliniques ;

  • Protéger le public contre des interprétations erronées ou non fondées ;

  • Clarifier qui peut faire quoi, dans un système souvent complexe.

 

Et en France ?

Aujourd’hui, rien n’interdit à un professionnel non formé en neuropsychologie de proposer des bilans cognitifs.
Aucune attestation spécifique, aucun encadrement juridique précis. Le flou est total.
Et les patients ? Ils sont souvent dans l’ignorance de ce à quoi ils peuvent s’attendre, et de qui est réellement compétent pour effectuer ce type d’évaluation.

 

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